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Il apparait que les Directions et les services sont souvent à l’origine des freins à la libération des données qu’ils détiennent en raison des risques ou de craintes liées à leur réutilisation. Beaucoup d’élus ne considèrent pas l’Open data local comme une priorité et s’en remettent à l’échelon communautaire.

D’une manière générale, qu’ils soient élus ou agents, ceux-ci génèrent les 3 freins classiques qu’Antoine Cheron, avocat au sein du Cabinet ACBM Avocat, évoquait déjà en 2011 dans sa chronique « L’Open Data : les risques potentiels de l’ouverture des données publiques » dans le Journal du Net(1) :

  • La crainte d’un changement de rapports de force entre les élus et les citoyens car « face aux données, le citoyen sera tenté de discuter du bien fondé de chaque décision». Sans parler de perte de pouvoir, la question est de savoir si les élus sont surtout prêts à le partager, ainsi que partager la prise de décision en général ?
  • Le reproche fait aux citoyens de leur manque de compétences par rapport à la fiabilité et à la complexité des données. « Si le citoyen a bien évidemment un droit de regard sur la dépense publique, il pourra être contesté le fait qu’il dispose des compétences nécessaires pour évaluer tel ou tel projet ».
  • La crainte d’une réutilisation mal intentionnée ou abusive des données. Des opposants à la municipalité en place pourraient très bien créer des « sites intrusifs ou discriminants…L’exemple des Etats-Unis, où les réutilisateurs se sont rués sur les données de criminalité pour produire des cartographies par ville ou recensant l’origine ethnique des habitants d’un quartier, est souvent décrié ».

A cela s’ajoute le manque de connaissances et de culture de la donnée qui caractérise les petites et moyennes communes qui avait été relevé aussi par l’enquête « Les collectivités numériques vues par leurs agents » menée par Maryse Carmes, Maître de conférences au CNAM, en février 2013.

Comme l’indique Antoine Cheron à la fin de sa chronique(1) : « Il faut donc désormais compter sur la bienveillance de tous les acteurs (réutilisateurs et pouvoirs publics) afin de contenir, ou du moins limiter, les risques évoqués, pour faire de l’Open data un mouvement juste et équilibré ».

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(1) Journaldunet.com : http://www.journaldunet.com/ebusiness/expert/49672/l-open-data—les-risques-potentiels-de-l-ouverture-des-donnees-publiques.shtml, 2011

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